Miousic

À peine ai-je repris ces chroniques que ça y est, ça me revient. On ne peut pas tout écrire dans un journal, il y a des limites. Même s’il n’est destiné qu’à rester dans un tiroir, avec une petite clé, une petite serrure, un petit cœur dessus, il y aura toujours quelqu’un, comme dans les mauvais films, pour tomber sur lui par hasard, le lire avec plus ou moins de malveillance et pourrir la dernière heure du scénar. Pensez donc quand il est dans la presse, sur le net. À peine avais-je “émis l’idée” de reprendre ces chroniques que déjà, autour de moi, on commençait à s’inquiéter. “Ben il va falloir faire gaffe à tout ce qu’on te dit, maintenant, du coup.” Mais non, qu’on se rassure, je ne tiens pas à gêner les gens, provoquer qui que ce soit, dire du mal, régler quelque compte personnel. Je suis trop vieux pour ces conneries, et si le besoin se ressent, je ne le ferai sûrement pas via cette page. Il y aura forcément quelques petits dérapages, deux ou trois sorties de route, mais tout va bien se passer, personne n’aura à me honnir, ou il l’aura bien mérité. J’ai simplement envie de raconter des histoires, comme toujours, comme je fais, comme la fois où, par exemple, j’ai réalisé un clip.

C’était il y a cinq jours, pour quelqu’un que j’aime beaucoup et qui s’appelle Cali. La chanson me plaisait, elle me parlait très intimement, et puis c’est lui qui m’a demandé. C’est émouvant d’être demandé, pas être la cinquième roue de carrosse, pas être un second choix : quelqu’un qui vous veut vous. J’ai aussitôt accepté, même si je n’avais jamais fait de clip, et puisqu’il me faisait confiance. Je ne vous dis rien, vous verrez, vous me direz. J’en suis très fier. Joie d’écrire, joie de tourner, joie de monter. Bonne expérience, vraiment. Belle histoire. Mais ce n’est pas du tout de ça dont je voulais vous parler, comme d’habitude j’ai divergé, c’était de Vanessa Paradis je crois.

J’ai rencontré Vanessa Paradis deux fois dans ma vie, il y a très longtemps. Nous avons faits deux sujets de couverture ensemble pour Première. Je réalisais les interviews à l’époque, nous avons donc passés de nombreuses heures tous les deux. Elle était très jeune, moi aussi. Des fois les rencontres se font, les gens se comprennent, s’entendent, le courant passe, et des fois non. Là c’était plutôt non, les deux fois. Rien ne passait entre nous. Je posais les questions, elle répondait, voilà. Aussi n’ai-je jamais eu, depuis, une grande passion pour Vanessa Paradis. Je l’ai beaucoup aimée dans Noce Blanche ou La Fille sur le pont, moins dans 1 chance sur 2, Un Amour de sorcière. Il ne m’est jamais venu à l’idée de lui proposer un rôle, de la rencontrer encore. Et puis, il y a quelques jours, j’ai vu son DVD, Une Nuit à Versailles, l’enregistrement des concerts qu’elle a donnés à l’Opéra Royal du Château de Versailles, et j’ai trouvé ça admirable, splendide, comme il m’arrive rarement de trouver les choses admirables, splendides. La raison pour laquelle j’ai regardé ce DVD s’appelle François Lasserre. C’est le garçon qui l’accompagne à la guitare, et il se trouve qu’il m’a accompagné aussi, que nous avons joué ensemble il y a quelques années, et que j’aime profondément ce garçon qui, en plus d’être un des meilleurs guitaristes actuels, est un être qu’on ne peut qu’aimer. Je voulais regarder François, cinq minutes, et j’ai regardé tout le DVD.

Il y a vraiment longtemps que je n’ai pas vu un concert français aussi riche, aussi intelligent, aussi beau. Cela doit beaucoup à Albin de la Simone, qui joue et qui a fait les arrangements, aussi au réalisateur du film, dont je ne connais pas le nom, et qui a fait un travail remarquable, et puis à Vanessa Paradis, évidemment, qui est magnifique. Je vous le conseille vraiment, ce sont deux belles heures devant sa télé, dont on ressort apaisé et ému, par la musique, par les images, mais aussi par la complicité évidente qui se dégage du groupe, par ce plaisir flagrant qu’ils ont à jouer ensemble. Plaisir très communicatif, et assez rare somme toute.

En parlant de complicité musicale, j’ai eu la chance d’assister il y a trois jours à une répétition du concert que mes amis “The Two” vont donner le 3 février au Nouveau Casino (c’est à Paris, mais ils tournent également en province). Cela va être de la balle, comme plus personne ne dit. Cela valait le coup de pousser jusqu’à Ris-Orangis – après être allé l’avant-veille à Pomponne où se tournait le clip de Cali.

Une semaine musicale, donc, passée essentiellement à 30 kilomètres de Paris vers l’est, et très revigorante. Demain retour à la salle de montage, puis salle d’étalonnage, puis salle de bidouillage, et puis hop c’est fini. Passage à autre chose.

ADDENDUM/ Sans vouloir trop me la péter non plus en matière de musique, je tiens quand même à signaler que je n’ai jamais entendu une seule chanson de “Lady Gaga”, que je ne sais toujours pas qui c’est, et que, pour être tout à fait franc, je ne peux pas dire que ce soit un réel handicap dans la vie de tous les jours.


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