La Paix dans le monde (4)

Nous y sommes.
Demain VENDREDI 5 JUILLET, à 14h, aura lieu la première de LA PAIX DANS LE MONDE.
C’est toujours joyeux, une première. C’est le moment de montrer aux gens le travail, l’amour, l’attention, que nous avons portés – qui nous ont portés, durant toutes ces années, à cette pièce et à ces personnages. Mais c’est un petit peu triste, aussi. Le point final d’une longue histoire, quelque chose de l’ordre de l’adieu, dire adieu à Simon, savoir que son langage – sa vision folle et délicate du monde, comique, violente, ne vous habitera plus. Que plus jamais vous n’écrirez comme Simon, pour Simon. C’est un adieu au langage, oui, c’est dire au revoir à un ami – à deux amis, deux bouts de soi.
C’est étrange l’écriture, quand même, ça ne ressemble à rien d’autre, ou à l’amour, si, aux histoires d’amour, à celles perdues, aux voix et aux présences perdues – et qui vous manquent ; à celles vivantes, aussi, bien sûr, à celles à venir, c’est plein d’espoir.
J’aurai follement aimé Simon, j’aurai follement aimé Lucie. Pendant vingt ans. C’est peut-être bizarre d’écrire ça pour des personnages de fiction, mais j’ai eu beaucoup de chance de les connaître, de les rencontrer. Et je les remercierai – et je les adorerai, jusqu’à la fin de ma vie.
Demain, à 14h, LA PAIX DANS LE MONDE ne m’appartiendra plus – comme 107 ANS et LA NUIT DU THERMOMÈTRE ne m’appartiennent plus depuis longtemps. Plein de metteurs en scène et plein de comédiens se sont appropriés mes personnages – ils sont bien sûr à eux, et j’espère que cela continuera, qu’ils feront vivre Simon et Lucie sous des formes ou des angles que je n’aurais pas imaginés. Et c’est tant mieux, c’est formidable, tous les auteurs n’espèrent que ça.
Dans quelques années, d’autres comédiens, je l’espère, interprèteront LA PAIX DANS LE MONDE, mais pour l’instant, et pour longtemps, depuis longtemps, c’est mon maestro qui s’y colle. Il s’appelle FRÉDÉRIC ANDRAU, c’est un des plus grands comédiens du monde.
Je ne vais pas raconter dans le détail les autres personnes sur l’affiche, que j’aime infiniment, évidemment Emma, Stéphane, Mathieu, Fred, Alban, Vanessa, Cali, ces liens qui nous unissent, ces histoires magnifiques, romanesques, que je dirai plus tard peut-être.
Ils m’ont tous apporté leur talent, leur confiance, ils m’ont prouvé au fil des ans, des aventures, que je pouvais compter sur eux, qu’ils étaient là, tellement brillants, tellement sincères.
Il est beaucoup question d’amour, dans ce petit texte, c’est sans doute un peu ridicule, mais j’assume, ça me va.
Je ferai des blagues la prochaine fois.
Une première, forcément, ça rend toujours un peu fébrile, sentimental, et nostalgique.
C’est franchir sur un pont de corail quelque chose qui ne permet pas le retour.
C’est surtout le moment de dire merci – avant de passer la main.
Et de lever son verre, comme dans “Un Jour sans fin” :
– À LA PAIX DANS LE MONDE !

ADDENDUM/ Publié avec quelques jours de retard pardon.


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