12.184

Ce chiffre est une année, celle qui pourrait voir la dernière femme française disparaitre. C’est le site Slate.fr qui a fait ce calcul d’après un article de The Economist sur les tendances démographiques mondiales. Si la courbe se poursuit telle quelle, en 12.184 il n’y aura donc plus la moindre femme en France.

Cette nouvelle m’a un peu chagriné. Déjà parce que j’ai pensé aussitôt que de très mauvais dramaturges allaient s’emparer de cette info pour en faire de très mauvaises pièces de politique-fiction (toutes les pièces de politique-fiction sont mauvaises, toutes les pièces d’anticipation sont mauvaises, les films aussi, d’ailleurs, les romans, et pas seulement ceux de Houellebecq ou de Dantec).

À l’exception de quelques rares, je suis pour que les femmes ne meurent pas (ou seulement cette vieille directrice de théâtre de droite, dont je ne citerai pas le nom, mais elle est vraiment très ignoble, vous la reconnaîtrez facilement). Je suis pour que les hommes meurent, en revanche, qu’ils ne survivent pas, qu’ils prennent leurs cliques et leurs claques et walou. Bon débarras. Mais les femmes non.

Une femme, déjà, c’est très joli quand ça s’endort, ça ferme les yeux et hop, ça rêve. Des fois même ça parle en dormant. Ça dit des choses vraiment très belles, totalement incompréhensibles, avec une jambe sortie du drap, le pied posé sur la couverture.

Une femme c’est toujours surprenant, on ne comprend pas, on est battu, même le plus intelligent des mâles. Une femme c’est toujours une surprise. Et j’adore les surprises. Les deux ou trois dernières conversations que j’ai eues avec des femmes ont été des surprises, des vraies surprises, et pourtant je suis plutôt dégourdi, et je m’y connais très bien en meufs.

Je ne veux pas que les femmes disparaissent, non, même si je disparaitrai avant, elles m’auront tué d’ici là. Mourir pour la patrie, plutôt crever, merci, mais pour une femme d’accord. Une qui vaille un peu le coup, disons, fiable, droite et sensible, de la meilleure qualité. J’écris un peu sur ces sujets, depuis quelques temps, les deux scénarios, la nouvelle pièce, l’adaptation. Ce ne sont que des textes sur les femmes, l’amour des femmes. Écrire “sur les femmes” est bien sûr une bêtise, ça ne veut rien dire, ce sont des histoires, d’amour pour la plupart, très simples ou très complexes, mais elles en sont le moteur, le combustible, l’étincelle, la bougie, le ressort.

Dieu que ce texte de rentrée est poussif ! Il faut que je retrouve le rythme. Je n’y suis pas encore, je suis désolé, je n’ai pas fini d’être habité, il y a d’autres gens en moi, et le bloggeur m’importe pour l’instant assez peu. Ce qui n’est pas malin puisque ça y est, on me redemande, on me contacte pour écrire des papiers, des éditos, l’impression d’être revenu près de quinze ans en arrière. Mais je ne peux pas, malheureux ! J’ai un film en préparation, puis du théâtre, une opérette, et finir ce petit livre pour enfants, et finir cette adaptation (vraiment en retard, mon Fred, tu vas me maudire !)

Et puis essayer de vivre, aussi. Un peu.

Ce texte va être court, pardon. Prenez-le comme un clin d’œil. Une petite bise du 29 août. C’est une bonne date, le 29 août, le 26 aussi, le 24, ou le 11. Et puis le 9 septembre, le 28, le 23.

Moi-même je ne comprends rien à ce texte.

Allez, je vous embrasse.

ADDENDUM/ Juré ! C’est la dernière fois que je vous intime l’ordre de vous rendre dans un cinéma et d’aller voir Les Bien-Aimés. Dans quatre mois, en revanche, il y a de bonnes chances que je vous saoule avec la sortie DVD.


Partager sur Facebook, ou sur Twitter.

4 commentaires

  1. Ah les textes de rentrée…
    C’est toujours bon de te lire!
    T’embrasse.

  2. Eve dit :

    Un instant, lisant trop vite, j’ai compris  » fiable, DE droite.. » Ah, les hallucinations liées à l’insomnie…

  3. Axel Nader dit :

    La femme disparaitra avec l’homme dans une centaine d’années . 🙁

  4. JF Zou, je t'attendrai avec un fenouil à la main dit :

    Oh merci Diastémou,
    pour une fois qu’il y en a un qui veut pas se débarrasser de nous, c’est trop gentil, ça, bel hommage, merci, ça fait toujours plaisir, comme un bouquet de tulipes tout frais un dimanche matin.
    Et « mourir pour la patrie, plutôt crever », alors là, je suis fan, c’est absolument tout toi, et je ne m’en lasserais jamais !
    Love,
    Z

    Ps : et ce bouquin pour enfant, il sera prêt pour la naissance de MiniZou ? (méfie toi, il te reste théoriquement 5 jours, ça va être chaud merguez…remarque tu peux t’accorder une petite semaine de rabe, elle saura peut-être pas lire tout de suite)

Répondre à Vaporiser une mouche

Résumé des épisodes précédents Liens amis Doléances RSS