Santé !

Voilà le texte que j’avais commencé hier : Je viens de lire le papier de Michel Onfray dans Le Monde, il m’a fait très très peur. Pas le papier en soi – pour résumer, il y stipule son attachement à Arnaud Montebourg, dézingue vertement Martine Aubry et Hollande (sur l’air de “ils ne sont pas vraiment de gauche, puisqu’ils sont libéraux”), distribue bons et mauvais points à une classe politique allant de Lutte Ouvrière au Modem, et prône courageusement l’Union de la Gauche comme seul recours possible pour battre l’UMP (plaçant au passage un très joli “Je n’aime pas François Mitterrand, on le sait.”) – pas le papier, donc, mais le fait que Michel Onfray ait l’air de croire sincèrement ce qu’il écrit, et qu’il l’écrive si sérieusement.

Je ne connais pas Michel Onfray mais j’ai de l’attachement pour lui pour avoir aimé deux de ses livres, le Traité d’Athéologie, et sa biographie de Freud – aussi parce que, grâce à lui, je me suis vraiment engueulé avec Kéthévane, une seule fois en douze ans donc, au sujet de la psychanalyse et de Michel Onfray – cela dit, nous en avons reparlé récemment, et il semblerait qu’elle commence enfin à entrevoir quelques réserves.

Si le papier de Michel Onfray m’a fait peur, c’est que je pensais l’homme bien moins premier degré, plus cynique (ou réaliste) (ou moins sérieux) en la matière, pas suffragette pour deux sous.

Fin du texte commencé hier. Que je ne finirai pas, donc, et pas seulement parce que je ne savais pas du tout où il allait me mener. Ne pas savoir où l’on veut en venir est même toujours plutôt bon signe en matière d’écriture, contrairement à ce que pensent ceux qui ne savent pas écrire. (J’ai une patate, moi !)

Il faut dire qu’aujourd’hui fut une très bonne journée – et je ne parle pas du second triomphe d’Une envie de tuer sur le bout de la langue (tous les jeudis à 19h au Théâtre de Ménilmontant). Pensez donc, une naissance royale : Giulia Sarkozy ; un décès (pour ne pas dire un meurtre) : Mouammar Kadhafi ; un nouveau prétendant de droite dans la course aux présidentielles : Hervé Morin (pouf pouf) ; la défaite de l’OM hier soir (à part une défaite du Paris-Saint-Germain, rien ne me fait jamais plus plaisir qu’une défaite de l’OM) (fans de Benjamin Biolay, de Gaëtan Roussel, d’Hervé Morin, de la psychanalyse, du PSG et de l’OM, vous pouvez vous lâcher, en ce moment c’est cadeau) ; l’ETA qui met fin à cinquante ans de lutte armée ; les émeutes en Grèce – où donc les ouvriers commencent à se friter avec les étudiants, ce qui n’est jamais bon signe ; l’opposition de six états européens bloquant le maintien de l’aide aux banques alimentaires et soupes populaires en Europe, qui pourraient voir du coup 80% de leurs subventions s’envoler en 2013 – une catastrophe, oui oui ; Michel Sardou qui se “demande” s’il ne va pas voter PS aux prochaines élections – celle-là je la réécris même pour y croire : Michel Sardou qui se “demande” s’il ne va pas voter PS ; et, parlant de vote, la Tunisie, en mode démocratique, qui s’est rendue toute la journée aux urnes.

Une journée comme ça, franchement, à part Bachir-El-Assad qui déciderait de rentrer dans les Ordres – ou Claude Guéant de dire la vérité, que pourrait-on espérer de plus ? Découvrir un texte inédit et achevé de Salinger ? Recevoir un prix d’interprétation féminine dans un festival à Moulins ? Se lancer dans l’écriture d’une pièce sur le Nouveau Roman ? Rentrer d’un concert à New-York – ou à Magny-le-Hongre ? Gagner au Loto-Sportif (si ça existe encore, il faut que je vérifie) ? Boire une petite vodka ? Juste une petite vodka, pour fêter ça…

Le problème des journées comme celle-ci, c’est qu’on regrette d’avoir arrêté de boire. (Michel Sardou qui se “demande” s’il ne va pas voter PS, quand même !)

ADDENDUM/ Si je ne vous revois pas d’ici dimanche midi, sachez que je serai devant mon poste dès 9h du matin pour soutenir de toutes mes forces le Quinze de France dans sa quête du titre mondial. Ou alors je serai en train de dormir.


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6 commentaires

  1. Carine dit :

    Hervé Morin est quand même un homme de conviction, aux idées fortes : souhaiter ses voeux pour 2011 depuis sa cuisine, avec un mââgnifique papa nowel derrière lui montre sa volonté de changement et ses priorités. Et le bruit qu’il fait en ouvrant le frigo n’arrête pas son discours, rien ne l’arrêtera!

  2. mireille aranias dit :

    Si Michel Sardou vote à gauche, cela signifie qu’il trouve son « ami » Sarkozy vraiment nullissime ! si même la droite établie en a marre, le papa de Gulia est dans le trou. Cher Diastème , il y’a pas de quoi se miner de la mort de Kadhafi, bye bye les dictateurs, plutôt de taper sur tout le monde. Indigne toi un bon coup et après écoute et réécoute Brassens, c’est aussi bien que de la vodka, « quand on est con, on reste con » etc….. Smile, please.

  3. Mikl dit :

    Passé ma journée à fuir le visage ensanglanté de Kadhafi, promesse d’un bonheur barbare à venir. Au final (comme disent les abrutis), je tombe, ici, sur un truc sur… Michel Onfray. MICHEL ONFRAY?!!! Qui est à la philosophie ce que Christophe Alévêque est à l’humour?!
    Ah, chuis trop dépitée là, c’est vrai quoi, c’est trop blasant, au final, merdalors! Mais qu’est-ce que je regrette d’avoir arrêté de fumer!
    …Onfray! Ah! you m’as tuer, Diastème 😉

  4. Pat dit :

    « Ne pas savoir où l’on veut en venir est même toujours plutôt bon signe en matière d’écriture, contrairement à ce que pensent ceux qui ne savent pas écrire. »

    Waouh, c’est vous qui me donnez la patate, là ! J’ai donc toutes mes chances : ce dimanche commence fort 🙂

  5. Carine dit :

    Devoir : Commentez la pensée d’Hervé Morin « Certains jugeront que cet engagement est audacieux et il est audacieux ».
    Vous n’oublierez de prendre en compte qu’elle est dite avec sérieux, devant les médias, et qu’elle a été réfléchie, écrite par tout une équipe de communication super compétente payée pour ça.
    Vous développerez aussi ce qu’il pense du jugement des autres (pour simplifier, vous considérez que l’ensemble de la population se compose de « certains » + « les autres » (les opinions de « on », « quelqu’uns » seront ici négligées)

  6. Carine dit :

    « Parmi les explications qu’il avance pour expliquer que sa candidature n’a jamais décollé dans les sondages, Hervé Morin estime que «dans ce contexte de crise, les Français n’ont pas eu forcément envie d’aller vers une candidature portée par un homme neuf issu d’un parti jeune qui n’existait que depuis 4 ans et qui n’est pas suffisamment reconnu aujourd’hui». Mais selon lui, «il y a aussi l’inégalité scandaleuse de traitement médiatique des candidats». Enfin, Hervé Morin reconnaît qu’il n’avait pas les 500 signatures nécessaires: «je n’en étais qu’à 280», avoue celui qui malgré tout «ne regrette pas d’avoir porté mes convictions». »
    Trouvé dans le Figaro.fr (oui, que je le lise le Figaro est aussi une raison de rire)

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