Débrief (#5)

Je n’ai pas fêté notre anniversaire, dîtes donc. Un an. Un an déjà. Drôle d’année. J’avais dit que je tiendrais un an, j’ai tenu un an. J’aime quand je fais ce que je dis.

Plus je vieillis, plus j’essaie d’être un garçon fiable. C’est une belle chose dans la vie, je trouve. Pouvoir compter sur quelqu’un, anyhow, anywhere, anytime – oui, je mets des mots anglais, j’aime bien, et ça fera plaisir à tous nos lecteurs australiens (spéciale dédicace). Je ne suis pas fiable non plus tout le temps, avec n’importe qui, ne poussons pas. D’aucuns doivent même penser que je suis tout sauf fiable – ceux que je devais rappeler, par exemple, et que je n’ai pas – je m’en excuse. Mais d’autres ont eu des preuves, récemment, mais parlons d’autre chose sinon personne ne comprendra rien à ce papier, et ce n’est pas l’idée.

C’est très bizarre d’avoir envie d’écrire quand on n’a pas grand chose à raconter, ou quand on ne peut pas raconter ce qu’on aurait envie d’écrire. C’est très frustrant. Ça vous démange. Mais on ne peut pas.

Je n’ai rien fait d’autre que travailler depuis un mois, je n’ai pas regardé les actualités, la télévision, je n’ai pas lu les journaux – sinon les pages « théâtre » que m’envoie mon Jean-Phi (que j’aime). Je n’ai lu aucun livre, je me couche vraiment très tard, fatigué, je n’ai vu aucun film, sinon des bouts de certains, piochés dans le coffret des Césars – mon vote, allez hop, je vous le livre (même si je n’ai pas le droit, non, c’est secret, l’Académie des Césars n’aura qu’à m’envoyer des serbes). Meilleur film : Les Bien-Aimés (et il n’est pas nommé, non, mais je m’en fous, je voterai pour lui). Meilleur acteur : Olivier Gourmet dans L’Exercice de l’Etat (film splendide, magnifique). Meilleure musique : Alex Beaupain. Donc mon vote des Césars ça c’est fait.

Pour le reste, je n’ai même pas vu que François Hollande avait été enfariné – quelle drôle d’idée – et je viens d’apprendre, en rentrant d’une vraiment belle représentation d’Une Scène, la mort de Ben Gazzara. J’aimais beaucoup Ben Gazzara, c’était le sosie du mec d’une de mes grand-mères, en plus, mais ça n’a pas de rapport.

Gazzara, Cassavetes, Opening night – quand je vous dis que ce blog est cohérent.

Il y a trois ans et quelques de ça, j’ai fait partie d’un jury avec Zoe Cassevetes, que je ne connaissais pas, que j’ai appris à aimer. Un soir où nous discutions, son téléphone a sonné, elle a regardé le nom affiché, a soupiré, puis m’a dit, avec son petit accent : “C’est ma mère… Il faut que je décroche, pardon…” La première phrase qui m’est venue est : “Passe-la moi !” C’était idiot, oui, mais bon, parler à Gena Rowlands quoi, juste pour lui dire bonsoir, bonsoir et qu’on l’aimait. Petit plaisir, petite joie.

Ensuite, je me souviens que nous sommes allés rejoindre Ara et Léa dans une fête, et qu’une grande actrice française pas très bonne nous a soulés dans le hall de l’hôtel sur l’air de « Est-ce vraiment une bonne idée de ressortir si tard alors que nous avions des films à juger tôt le lendemain ? » – elle-même fin-cuite, évidemment – et je me souviens m’être dit qu’à une ou deux exceptions près, les grandes actrices françaises, vraiment, ce n’était pas Gena Rowlands.

Je ne sais pas pourquoi je parle de ça. Du tout. Ah si, Ben Gazzara. Husbands.

Tiens je vais mettre cette photo, voilà, celle des trois, la connue, avec Peter Falk et Cassavetes, quand ils rient.

Dieu que j’ai aimé ça.

ADDENDUM/ Non.


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3 commentaires

  1. Carine dit :

    Il est tard, la fatigue, un participe passé me fait sourire.
    Bonnes continuations, avec les rires et la salle qui sourit.

  2. Carine dit :

    et si « on » ne peut pas, je conseille l’apaysil ( je découvre que le nom que je voulais mettre n’est plus autorisé en France, ce blog est mieux que le Vidal!!! qui l’eût cru?).
    sinon… la réponse est évidente…

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