Joseph Kony

Jusqu’à ce matin six heures, je n’avais jamais entendu parler de Joseph Kony. Sans doute ces derniers mois ai-je été pris ailleurs, pourtant je lis bien les nouvelles, ce qui se passe dans le monde ne m’est pas étranger, du moins pas tout à fait encore. C’est l’avantage de ne pas dormir, parfois cela sert à quelque chose.

Ce matin, à six heures, je suis allé voir Facebook, j’y vais souvent la nuit, comme un veilleur, s’informer des tracas, des bobos, des petites joies, des grands bonheurs. Les informations défilent, les micro-blagues, les jeux de mots, les images, on regarde ceux qu’on a aimés, ceux que l’on aime, ceux avec qui l’on est fâchés, ceux qu’on ne connaît pas du tout, mais qu’on a l’impression de connaître, à force de voir leurs noms défiler, ceux qui vous envoient des mots doux.

Tout s’y mélange, défile, pêle-mêle, la commémoration du premier anniversaire du soulèvement en Syrie, une paire de chaussures Louboutin, une photo d’Oscar Wilde, une vanne sur Nicolas Sarkozy, une vidéo de Bob Marley, No woman no cry.

La ville est endormie encore, le bruit d’une moto parfois, nul ne s’agite, ne vocifère, on clique alors sur le bouton, on écoute Bob Marley, on se rappelle l’amour immense que l’on portait à cette chanson, et l’amour ressurgit, intact. On baisse alors le son, pour ne pas déranger ses voisins, même si celle du dessous est morte, et qu’on a appris son décès en voyant un faire-part de deuil punaisé à côté de l’interphone. Comme dans UNE SCÈNE, oui.

C’est Cyrille, alias Vinvin, qui a publié ce lien : “KONY 2012” (vous pouvez cliquer dessus, le lien est activé). Il devait être six heures, lui non plus ne dormait pas. Je ne connais pas très bien Cyrille, nous ne nous sommes rencontrés qu’une fois, mais ce garçon m’est sympathique, et je le trouve vraiment doué, très drôle. Mais son lien ne semblait pas comique, et il y avait ce commentaire : “J’ai regardé ce film jusqu’à la dernière seconde. Désormais je connais le nom de ce boucher : Joseph Kony”.

Alors j’ai cliqué sur le lien, j’ai regardé ce film.

Il dure une demi-heure et c’est absolument remarquable. Magnifiquement fait, pensé, filmé, narré. L’homme qui a fait ce film, que l’on voit à l’image, et dont le nom n’apparaît pas (il s’appelle Jason Russell), est un homme qui force le respect. C’est un juste. Sa démarche est magnifique, elle devrait résonner en chacun – du moins est-ce ce que j’ai pensé, à six heures et demi du matin, ni vraiment endormi, ni vraiment réveillé, sans le moindre cynisme, sans envie de ricaner, d’aller chercher des poux à sa démarche, dans la forme ou le fond, comme feront sans doute certains.

Regardez ce film, voilà. C’est en anglais mais l’on comprend très bien. Cela dure une demi-heure.

Faîtes circuler.

ADDENDUM/ Je l’ai déjà écrit sur Facebook mais je me dois de le répéter ici – l’immense majorité de ceux qui consultent cette page ne sont pas mes amis sur Facebook. Alors merci à Andréa, à Julien, à Salomé, à Benjamin, à Jean-Philippe, à Stéphane, à Thomas, à Kéthévane, à Richard, à Quentin, à Magali, à Adeline, à Céline, à Anaïs, à Julien, à Sébastien, à Carine, à Florence et Marie-Céline… Et merci aux Motels, à Edith Piaf, à Beth Orton, Piers Faccini… UNE SCÈNE au CINÉ 13, ça c’est fait. Next : FILLE/MÈRE au CHÊNE NOIR. 


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2 commentaires

  1. mireille aranias dit :

    je ne suis pas trop branché par Kony, même si je partage la plupart de tes goûts. Encore enchantée par « Une scène » qui joue avec les mots le temps, cet espèce de quiz affectif où on compte les points, l’amour, le désamour et surtout cet espèce de masochisme qui va toujours là où ça fait mal, parfois on espère secrètement une trahison, un canif au contrat pour pouvoir hurler sa douleur. J’aime quand elle donne une gifle à son partenaire, il tombe carrément par terre, cela me fait beaucoup rire et je n’ai pas d’explication.PS ne suis pas resté ma fille, si menue… mourrait de faim. enfin, un dernier mot sur la campagne :j’adore quand Carla Bruni Sarkozy riche héritière italienne déclare pour en finir avec le bling bling, « mon mari et moi nous sommes des gens modestes » impayable non ?

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